Histoire de LACQUY et de ses lieux-dits (Toponymie)

Microtoponymie de LACQUY
LACQUY (Laqui ; affarium de Laquy en 1263 - Affarium ou Affare, qui signifiait autrefois une métairie.)
La paroisse qui s’est développée autour de la grange de l’abbaye de Saint-Jean-de-la-Castelle tire peut-être son nom d’une dépendance de celle-ci. Lacq procède du latin lacum. Ce mot a en effet connu une évolution sémantique complexe, le faisant passer de son sens originel de « lac, étang, mare » (qui convient d’ailleurs ici) à celui de « bassin de fontaine » puis « baquet de forgeron », « cuve de pressoir » et enfin « case pour les grains ».
J.-B. Orpustan par ailleurs – cité par Grosclaude – souligne le sens élargi que lako (d’origine latine) a pris en basque, à savoir « pressoir, grange », mais aussi « tout bâtiment séparé du corps principal de l’habitation sans en être bien éloigné » (Nom et statut de la maison basque au Moyen Âge, Bordeaux, 1983).
LACQUY pourrait donc être dérivé de lac désignant une grange, probablement celle de l’abbaye. C’est l’équivalent des nombreux toponymes Grange ou Lagrange qui viennent du latin granica plus couramment employés. Un lieu-dit La Grange existe d’ailleurs sur la commune (carte de Cassini). Lac, avec l’évolution sémantique qui vient d’être développée, associé au suffixe savant -y (latinisation) (cf Astor, p. 50) car c’est une fondation médiévale (monastère) donne bien Láqui (l’accentuation à l’initiale et la non sonorisation du -c- intervocalique s’explique ainsi).
Dans la commune de Granges (L.-et-G.), un lieu-dit Lacus de Grangia, déjà mentionné en 1291 dans une lettre d’Édouard ier, semble représenter la même réalité ; le chanoine Durengues à qui l’on doit, entre autres, la monographie de cette paroisse, précise que le glossaire de Du Cange définit le mot lacus par grangia, praedium, villa rustica, ce qui éclairerait le sens de ce toponyme et celui de de Sanctus Petrus de Laki, au sud-est de Sault-de-Navailles, mentionné dans le cartulaire de Dax aux XI-xiiesiècles.
Ce nom est donc certainement lié à l’existence d’un monastère.
Topographie et nature du sol
Mouta (cadastre C1) : du gascon mota + suffixe -ar (< -are), « lieu de la motte ». Motar
Pigec (carte de Cassini) ; Pihec (cadastre A1) : Pigec (cadastre E2) : forme diminutive
(suffixe -ec variante du suffixe -et) du dérivé gascon du latin podium, « hauteur, élévation, colline ». Pijec
Tesslat (carte de Cassini) ; Tefflat (cadastre B2) : du gascon ancien test lat, « vaste colline » (assimilation du [t] par le [s] dans la première mention et mauvaise transcription des [s] géminés dans la seconde, s étant régulièrement confondu avec f dans les textes antérieurs au XIXe siècle). Test semble un oronyme d’origine prélatine tandis que lat procède directement du latin latus, « large, vaste ». Signale une éminence d’une certaine importance par son étendue. Test Lat
Bas-fonds
Bourbouton (carte de Cassini) ; Bourbouton (cadastre A2) : forme diminutive de l’ancien gascon borboth, dérivé de borba, « bourbe » (< celtique borva) ; signale un « lieu fangeux ». Borboton
Coumedema (cadastre A2) : le premier élément représente le gascon com, « vallon, marécage » (< gaulois cumba) mais le déterminant est obscur. Il doit s’agir d’une altération, dans la graphie, d’un déterminant dont le sens s’est perdu précocement. Coma
Crousas (Le) (carte de Cassini) ; Crousas (plan de Masse) ; Crouzas (cadastre C1) : du gascon crosàs composé de cros, « creux, trou, bas-fond » (< celtique *crosus, avec o bref) associé au suffixe augmentatif -às (< latin -aceu) signalant une « grande ou profonde dépression de terrain ». Lo Crosàs
Lamon : du gascon lamon, « bourbier, terrain marécageux » (< latin lamam). Lamon
Lamon (étang du) : du gascon estanh (< latin stagnum) et lamon, « bourbier, marécage » (< latin lamam). Estanh deu Lamo
Merle (Le) (carte de Cassini) ; Merle (plan de Masse) ; Merle (cadastre C1) : de l’ancien gascon marla / merla, « marne, terre argilo-calcaire » (< celtique *margila) attiré par mèrle, « merle » (< latin merula), ce qui explique l’altération du genre. Lo Merle
Plaine (La) (cadastre A2) : francisation du gascon plana, « terrain plat ». La Plana
Trouillet (Le) (carte de Cassini) : forme diminutive du gascon trolh, « bourbier ». Lo Trolhet (ruines) (IGN) : forme diminutive de trolhet, « petit bourbier ». La forme régulière est trolhetòt ; la fermeture du o final s’explique par assimilation. Trolhetot
Trouquet neuf (cadastre E1) ; Trouquet (cadastre F2) : forme diminutive de tròc, « trou dans un mur, passage ». L’adjectif nau doit signaler un quartier « nouveau ». Troquet et Troquet nau
Nature du sol
Caillabe (cadastre E1) : forme fréquentative du gascon calhau, « caillou » (< gaulois *caljavo), calhavèr ou calhava, « lieu pierreux ». Calhavèr
L’hydronymie
Ruisseaux
Le latin rivus a donné le terme générique gascon riu ou arriu francisé, dans la plupart des documents officiels, en « ruisseau ». Les petits cours d’eau relevés ci-après relèvent du bassin versant de L’Adour et sont généralement définis par un élément identifiant lié à l’aménagement ou à la propriété. Dans ce dernier cas, les patronymes sont signalés par (NF = nom de famille ; NB = nom de baptême ; Hyp. = hypocoristique ou diminutif) ; leur sens, qui figure au paragraphe Noms de propriétaires n’est pas rappelé.
La végétation
Landes
Landes de Branletout (cadastre A1) : Lanas de Brau letos
Landes de Bourdiou (cadastre E2) : Lanas de Bordiu
Landes de Balandrau (cadastre E2) : Lanas de Balandrau
Landes de la Gahe (cadastre E2) : Lanas de la Gaha
Landes de Jouanon (cadastre F2) : Lanas de Joanon
Landes de Laucat (cadastre G) : Lanas de L’Aucat
Brute (carte de Cassini) ; Laburthe (cadastre F1) : la forme de la carte de Cassini est une cacographie due non pas à une métathèse mais à une méconnaissance de la langue. Burthe représente le gascon burta, variante de barta, « cépée, terrain inondable ». La Burta
Fillounat (cadastre G) :forme collective (suffixe -at < latin -atum), avec réfection du f étymologique, de ilholh, « fenouil ». Ilhoat
Gestous (Gd et Pt) (cadastre A2) : du gascon gestos, « lande couverte de genêts » (< gascon gesta < latin genistam). Gestos
Hillon : du gascon iholh, « fenouil » (< latin fenuculum). Hilhon
Lilhoua (carte de Cassini) ; Hilloua (cadastre E1) : forme collective du précédent (avec suffixe -ar < préceltique -are), ilhoar, « lieu où abonde le fenouil ». L’Ilhoar ou Ilhoar
Lilhouara (carte de Cassini) ; Hillouarot (cadastre E1) : formes doublement collective des précédents. L’Ilhoarar
Matila (carte de Cassini) ; Grand Matila (cadastre F1) : de l’ancien gascon matilar composé de mata, « buisson, cépée » (d’origine préceltique) associé à un double suffixe -il (< latin -ile, « lieu de ») + -ar (< préceltique -are de sens collectif) ; indique un « lieu couvert de buissons ». Matilar
Tucay (carte de Cassini) ; Petit Tacay (cadastre F1) ; Tacay (cadastre G) : altération pérennisée par les cartographes de Lacay représentant le gascon lacai, « gaulis, cépée » (proche de Burta et Matilar qui ont à peu près le même sens). Lacai
Arbres et bois
Bernet : du gascon bernet composé de vern, « aune » (< gaulois vernos)
et du suffixe collectif latin -etum ; indique une « aunaie ». Vernet
Castaignet : forme collective (suffixe -et < latin -etum) du gascon castanh, « châtaignier ». Castanhet
Chau (carte de Cassini) : forme locale du gascon sauç (< latin salicem), « saule » ; signale un arbre isolé. Chau
Hourcade (Pt et Gd) - Lahourcade : dérivé du
latin furca, le gascon horcada est un vieux mot désignant un « bois », une « petite forêt ».
Horcada
Luc (Le) : du gascon luc, « bois » (< latin lucus, « bois sacré »). Lo Luc
Grand Luc (Le) : du gascon luc, « bois » (< latin lucus, « bois sacré »).
Signale un quartier plus « grand » que Le Luc. Gran Luc
Pigneraie (La) : nom récent ; francisation probable du gascon pinhèra, « pinède ». La pinhèra
La faune
Laloubère : du gascon lobèra,« lieu fréquenté par les loups ». La Lobèra
Les défrichements et le parcellaire
Ayrau (Pt et Gd) (carte de Cassini) ; Ayraoü (cadastre F1) et Ayralot (cadastre F1) : variante du gascon airiau (< latin area + suffixe -ale) désignant, une « aire », une « surface » et plus précisément les « environs immédiats d’une demeure » ou un « hameau » (synonyme alors de bordalat, corrau ou casalar). La mention Ayralot (airalòt) du cadastre est la forme diminutive de airau, le « petit airau » que mentionne Cassini. Airau et Airalòt
Beyliot (plan de Masse) : forme diminutive du gascon bailiu, « baillage ». Beiliòt
Bourg (cadastre D) : issu du bas latin burgus (< germanique *burgs), le borc signale, dans les Landes, le centre du village par opposition aux quartiers (hameaux). Lo Borc
Maine (Le Grand) (carte de Cassini) ; Mayne (cadastre A2) : du gascon maine (< latin mansionem), « hameau ». Ici le « grand » hameau. Lo Gran Maine
Les cultures
Couches (carte de Cassini) ; Couches (plan de Masse) : ce nom de lieu semble émaner du même champ lexical que coishadís, terme gascon spécifique des parlers de l’Armagnac, qui traduit le marcottage de la vigne. Peut donc désigner une parcelle de vignes issue de cette technique. La relation sémantique avec le mot còishe, « enfant », est ici évidente (le pied mère se dit d’ailleurs mair). Coishes
Les noms liés à l’élevage
Bergers
Bassibé : du gascon vacivèr, « berger qui garde les agneaux » (appelés vacius). Vacivèr
Bergeries
Cavanien (carte de Cassini) ; Cabaniou (cadastre B2) : altération du gascon cabaniu, « cabanon ». Cabaniu
Laucat (cadastre G) :du gascon aucat, « troupeau d’oies » (< latin aucam + suffixe fréquentatif -atum). Signale un endroit où l’on élève des oies. L’Aucat
Loustalot (carte de Cassini) : forme diminutive du gascon ostau indiquant une « cabane de berger » (< latin hospitalem + suffixe diminutif -ottu). L’ostalòt
Loustalet (cadastre D) : forme diminutive du gascon ostau indiquant une « cabane de berger » (< latin hospitalem + suffixe diminutif -etum). L’ostalòt L’ostalet
Bordes
« Pour couvrir une borde, on prend de la bruyère et de la brande mélangées, la bruyère en petites bottes et la brande jeune, autant que possible, mais jamais de brande seule ». (Arnaudin, Grandes notes, T.VII, p. 475).
Les bordes sont des « bergeries » en bois couvertes d’un toit de « chaume » pentu ; leur nom procède du germanique bord, « cabane, hutte, construction en planches » (cp. avec l’anglais board, « planche »).
Bourdieu (Le) : dérivé de bòrda (suffixe latin -ile) ; « petite borde » ou « hameau ». Lo Bordiu
Laborde : du gascon bòrda, « bergerie » (<
germanique bord),
« cabane, hutte, construction en planches ». La Bòrda
Les noms des propriétaires
Patronymes
Les patronymes ou noms de familles tels que nous les connaissons aujourd’hui sont apparus au XIIIe siècle. Ils se classent invariablement, quelle que soit l’aire linguistique à laquelle ils se rattachent, en cinq grandes catégories : les noms inspirés du lieu d’origine liés généralement à la topographie et à la végétation, les noms de métiers, les caractéristiques physiques ou morales, le statut social et enfin, les noms de baptême et leurs formes diminutives. On comprendra dès lors aisément les interférences entre noms de lieux et patronymes. Fixés depuis des siècles dans des formes écrites dont les variantes sont multiples, ils ne font cependant pas ici l’objet d’une transcription en graphie normalisée mais leur sens originel est précisé.
Bordeneuve (carte de Cassini) : NF Bordenave sur annuaire. Du gascon bòrda nava, « nouvelle bergerie ». Bordenave
Cazade (cadastre B2) : du gascon casada, « maisonnée ». Casada
Maisonnabe (plan de Masse) : du gascon maison nava, « maison neuve ». Maison nava
Pardiac (cadastre D) : référence au comté de Pardiac qui fut donné en apanage par le comte Arnaud II d’Astarac à son fils cadet Bernard Ier. Il passa ensuite dans les familles de Montlezun et d’Armagnac. Les Pardiac ont fondé la bastide de Marciac (Gers). Pardiac
Noms de baptême
Bieu (Le) (carte de Cassini) ; Biou (plan de Masse) ;
Biou (cadastre E1) : altération du nom de baptême gascon Viu (< latin vivus, « vivant »). Lo Viu
Gouaillard (carte de Cassini) : forme gasconne de l’ancien nom de baptême Gaillard dérivé d’un gallo-roman *galia, « force », d’un radical celtique *gal- de même sens. Goalhard
Jean de Haut (carte de Cassini) ; Jean de Haut (cadastre B2) : le déterminant indique la localisation de la propriété de ce Jean, c’est-à-dire le « sud » ; haut détermine le sud par rapport à bas, le « nord ». En Gascogne maritime, les points cardinaux se signalent autrement : capsus et capvath (est et ouest) ; bisa et mijorn (nord et sud). Jan de Haut
Thérèze-Yvonne (cadastre F1) : nom de lieu récent rappelant le nom des propriétaires de la parcelle.
Hypocoristiques (diminutifs)
Les formes diminutives se construisent à l’aide de suffixes spécifiques ou par aphérèse (coupure de la première syllabe) et, parfois, par combinaison des deux. L’emploi de l’article est fréquent.
Armanon (carte de Cassini) : forme diminutive du nom de baptême gascon Arman (d’origine germanique), « petit Armand ». Armanon
Bidalet (carte de Cassini ) Bidalec (plan de Masse) ; Bidalec (Gd et Pt) (cadastre E1) forme diminutive de l’ancien nom de baptême Vidal (< latin Vitalis, “plein de vie") Vidalet
Chon (cadastre B2) : forme diminutive avec aphérèse de Bernichon,
« petit Bernat ». Bernat est la forme gasconne du nom de baptême Bernard,
d’origine germanique. Lieu-dit En Chon à Biscarrosse associant l’ancienne particule honorifique
En et lieu-dit Bernichon, au bord de la Garonne, sur rive droite, à Latresne (Gironde). Chon
Cristalon (carte de Cassini) ; Cristalon (plan de Masse) ; Cristalon (cadastre E2) : forme diminutive de l’ancien nom de baptême Cristau (sent Cristau est invoqué pour la guérison des maladies cutanées ; fontaines et pierres sont placées sous son vocable). Cristalon
Gouaillardin (plan de Masse) ; Gouaillardin (cadstre F1) : forme diminutive du nom de baptême gascon Goalhard dérivé d’un gallo-roman *galia, « force », d’un radical celtique *gal- de même sens (cf. supra). Goalhardin
Jeantoulet (cadastre C2) : forme diminutive de Jan (< hébreu Johannes), « Jean ». Jantolet
Jouanon (cadastre F1) : forme diminutive de Joan, variante de Jan (< hébreu Johannes), « Jean ». Joanon
Labadon (Gd et Pt) (cadastre F1) : forme diminutive avec sonorisation du -t- intervocalique) du nom de famille Labat (< gascon la vath, « la vallée »). Labadon
Peirotte (La) (carte de Cassini) : forme diminutive et féminine du gascon Pèire (< latin Petrus), « Pierre », nom de l’apôtre ; équivaut au français Pierrette. Peiròta
Trac (Le) (carte de Cassini) ; Trac (plan de Masse) ; Trac (cadastre D) : aphérèse de la forme doublement diminutive de Jan (< hébreu Johannes), Janotrac. Comparez. avec Tranic, forme diminutive, avec aphérèse, de Bertran (Bertranic > Tranic). Lo Trac
Sobriquets (surnoms ou chafres)
Beth (plan de Masse) : du gascon bèth, « beau » (< latin bellum). Bèth
Camelong (cadastre G) : du gascon cama-long, « qui a de longues jambes » ; Cama-long
Cheire (La) (carte de Cassini) ; Lachayre (cadastre A2) : probable altération de l’article dans les formes écrites du XVIIIe siècle, pérennisées ensuite. Le gascon armagnacais connaît le substantif masculin chèire, avec le sens de « rémouleur », qui peut expliquer ce nom de lieu. Lo Chèire.
Cheyrot (cadastre F1) : forme diminutive du précédent. Cheiròt
Chin (Le) (carte de Cassini) ; Chin (plan de Masse) ; Chin (cadastre C1) : du gascon chin, « petit ». Lo chin
Gahe (Le) (Carte de Cassini) ; Lagahe (plan de Masse) ; La Gahe (cadastre E2) : terme générique signalant une communauté de « cagots », parias de la société du Moyen Âge au XVIIIe s., que l’on croyait porteurs de la lèpre. Leur nom local dérive du verbe gahar, « attraper », car ils avaient interdiction de toucher la nourriture et se déplaçaient toujours avec un bâton, gaha (dérivé du gotique gaffôn, « saisir »). La Gaha
Gahot (Le) (carte de Cassini) ; Legahot (plan de Masse) ; Gahot (cadastre E2) : forme diminutive et masculine du précédent. Lo Gahòt
Jean Loste (cadastre C2) ; Yan Loste (plan de Masse) : « Jean l’hôte ». Jan l’Hòste
Jeanpourqué (carte de Cassini) ; Jeanpourqué (plan de Masse) ; Jean Pourqué (Petit) (cadastre C1) : « Jean porcher, gardien de porcs ». Jan Porquèr
Lamourelle (cadastre A2) : forme diminutive féminine de l’adjectif moreth (< latin maurellus), « brun de peau ». S’applique à une femme brune. La Morèla
Mourillon (carte de Cassini) ; Mourillon (cadastre A2) : : du gascon morilhon, « moricaud », c’est-à-dire « qui a le visage noir ou très brun », comme les Maures (< latin maurum, « africain, brun de peau »). Morilhon
Paloumé (plan de Masse) : du gascon palomèr, « chasseur de palombes ». Palomèr
Petit (Le) (carte de Cassini): du gascon petit, « petit, de petite taille ». Lo Petit.
Pillelardit (ruisseau et route de) (cadastre G): du gascon pilhar, « piller » et ardit, “liard, monnaie”; surnom attribué à une personne malhonnête ou à un cabaret borgne (ce qui est possible, compte tenu de la localisation de ce lieu-dit sur le grand chemin menant de Mont-de-Marsan à Lavardac). Pilha L’Ardit
Pinsan (carte de Cassini) ; Pinsan (plan de Masse) ; Pinsan (cadastre E1) : du gascon pinsan, « pinson » ; sobriquet attribué à une personne gaie, qui aime chanter. Pinsan
Pourqué (carte de Cassini) ; Pourqué (cadastre A2)
: « porcher, gardien de porcs ». Porquèr
Le patrimoine bâti
Edifices civils et religieux
Château (cadastre C1) : forme francisée du gascon castèth (< latin castellum).
Propriété de la famille des Boisseson (< latin buxationem, « lieu couvert de buis », fréquent dans le Tarn).
Pilloque (carte de Cassini) : forme diminutive de pilhe, « cuveau » ? Pilhòc
Coulomé (Le) (carte de Cassini) ; Coulouma (cadastre B2) : dérivé du latin columbus, « pigeon », le gascon colomèr ou colomar (suffixe < -ariu ou de -are) signale un « colombier ». Lo Colomèr / Colomar
Gleize (Le) (carte de Cassini) ; Lagleyse (plan de Masse) : du gascon glèisa (< latin ecclesiam, « assemblée »), « église ». Indique un ancien lieu de culte, souvent le noyau initial d’un bourg, voire un site antique. La Glèisa
Grangère (La) (carte de Cassini) ; Lagrange (cadastre E1) : dérivés du latin granicam, le gascon granja et grangèra signalent des «réserves à grains » et plus particulièrement des « dépendances d’abbayes cisterciennes ». La Granja ou Grangèra
Labadie (carte de Cassini) ; Labadie (cadastre A2) : du gascon abadía, « abbaye » (dérivé de abbat, « père », d’origine hébraïque). L’Abadía
Laperche : du gascon pèrja (< latin perticam), « perche », désignant un « écart ». La Pèrja
Loustalerie (plan de Masse) : du gascon ostalaría, « auberge, hôtellerie ». L’Ostalaría
Mauservit (carte de Cassini) ; Mauserbit (cadastre D) : nom d’auberge. Du gascon mau servit, « mal servi ». (cp. avec les noms de lieux Maucodinat et Pòrta t’en i, par exemple). Mau servit
Moulin (plan de Masse) : du gascon molin (< latin molinum), « moulin » (à eau, généralement). Molin
Presbitaire (plan de Masse) ; Presbytère (cadastre E1) : du grec πρεσβυς, « âgé », désigne par l’intermédiaire du latin ecclésiastique, la « maison du prêtre ». Lo Presbitèri
Salle (La) (carte de Cassini) ; Lassale (cadastre F1) : du gascon sala (< francique saal), « salle d’un château » puis « château ou maison forte ». La Sala
Temple (Le) (carte de Cassini) : vestige de l’Ordre des Templiers. Lo Temple
Ponts
Dans la Lande, jusqu’au début du XXe siècle, la plupart des ponts étaient en bois. Les passages sur de robustes ouvrages de chêne mais de modestes passerelles appelées parfois palancas, « planches », empruntaient le plus souvent le terme générique et abusif de pont (< latin pons / pontis, « pont, plancher d’un vaisseau »), enjambant ruisseaux, barrats, crastas et barradas. Nombreux sont les toponymes qui en témoignent mais ils ne présentent pas d’intérêt sémantique majeur car ils se rattachent généralement au nom de la parcelle sur laquelle ils se trouvent.
Moulins
Ce sont des moulins à eau situés sur les petits affluents de l’Adour.
Moulin de Haut (cadastre C1) : « moulin situé au sud ». Molin de Haut
Moulin dou Houns (cadastre E1) : « moulin du fond » ou « du bas-fond ». Molin deu Hons
L’industrie
Tuilerie de haut (cadastre D) : forme francisée de teulèra ; le déterminant indique le « sud ». Teulèra de Haut
Varia(dénominations diverses)
Bel Air (cadastre D) : nom de propriété très répandu, « à la mode », au XIXe siècle.
Plaisance (cadastre B2) : francisation du gascon plasença, « lieu agréable ». Même type de nom que « Bel Air ». Plasença
Chiques (cadastre C1) : du gascon chica, forme féminine de chic, « peu de chose, petite quantité ». Employé comme adjectif, s’adresse à une personne « chétive » mais peut désigner aussi une petite parcelle. Chica
Couteret (Petit) (cadastre A1) ; Coutret (Grand) (IGN) : du gascon cotereth, « petit couteau ». Surnom de coutelier ? Cotereth
Palomine (carte de Cassini) : forme diminutive du gascon paloma (< latin palumba), « palombe femelle ». Palomina
Paloumat (cadastre D) : du gascon palom (< latin palumbus), « palombe mâle», associé au suffixe fréquentatif -at (< latin -atum) ; peut indiquer une «palombière ». L’adjectif palomat traduit par ailleurs ce qui est « couleur de la palombe ». Il est donc difficile d’en assurer le sens ici. Palomat
Lexique des termes spécifiques employés dans le texte
aphérèse . Retranchement d'une syllabe au début d'un mot ou d'un nom propre : Menjon est un diminutif, avec aphérèse, de Domenge, forme gasconne de Dominique.
assimilation . C'est le fait qu'une consonne s'assimile à une autre, généralement la suivante ; dans la majeure partie de l'aire linguistique gasconne, le groupe -nd- aboutit à -n- par assimilation : le celtique landa, " lande " > lana.
ethnique . Nom qui se réfère à un peuple, un pays ou une région. Les lieux-dits Basque, fréquents en Gascogne, sont des ethniques, comme le toponyme Allemans-du-Dropt (Lot-et-Garonne).
étymologie . C'est la science qui recherche l'origine des mots et des noms propres. Cette origine est un mot appartenant logiquement à une strate antérieure et on l'appelle " étymon ".
étymon . voir étymologie.
homonyme . Mots qui s'écrivent et se prononcent de la même façon alors que les homophones se prononcent de la même façon mais s'écrivent différemment et que les homographes s'écrivent de la même façon mais se prononcent différemment.
hydronyme . Nom propre lié à l'eau (rivière, source, lac, marécage...)
hypocoristique . Forme familière d'un nom ou d'un prénom, qu'il soit plus long ou plus court que le nom d'origine : Peiroton est l'un des hypocoristiques de Pèir (Pierre).
lieu-dit . On entend par cette expression tout lieu habité bâti, actuel ou disparu, (ferme, maison, hameau, ancienne chapelle) autre qu'une commune dont le nom inclut une valeur administrative. C'est un synonyme de " microtoponyme ".
locatif (suffixe) . Suffixe dont la signification est " lieu où il y a... ". Ce genre de suffixe a existé à toutes les époques pour désigner des noms de domaines (suffixes -acum et -anum latins, par exemple), des lieux caractérisés par un type de sol (suffixe -aria de peirèira, " lieu pierreux "), des endroits caractérisés par un type de végétation (suffixe -are de branar, " lieu couvert de bruyères ") etc.
matronyme . Nom de femme à l'origine du nom d'une lignée : Marquette, Marquèze, par exemple.
métathèse . Changement de place d'une lettre dans un mot : le latin capra, " chèvre ", donne le gascon crabe après permutation du r.
microtoponyme . voir lieu-dit.
onomastique . Science des noms propres.
oronyme . Nom propre lié au relief (montagne, colline, dune).
patronyme . Nom d'homme à l'origine du nom d'une lignée. Dans la plupart des civilisations occidentales, les noms de famille sont des patronymes.
pré-indo-européen . Une racine est dite pré-indo-européenne quand elle provient d'une langue parlée par un peuple antérieur à l'arrivée des Indo-Européens, c'est-à-dire antérieur à l'arrivée des Celtes qui sont les premiers Indo-Européens parvenus en Europe occidentale. La langue basque est une langue pré-indo-européenne, c'est la raison pour laquelle, évoquant des noms de lieux antérieurs à la romanisation, on parle aussi d'origine " pré-indo-européenne ", " proto-basque " ou " aquitanique " avec un sens équivalent.
préfixe. Elément invariable qui entre dans la composition d'un mot et se place avant le radical pour en modifier le sens.
prothétique. Phonème non étymologique s'accolant au début d'un mot pour en faciliter la prononciation. En gascon, comme en basque, un r initial étymologique est précédé de la voyelle a ou e : latin rastellum, " râteau " > gascon arrestèth ; latin regem, " roi " > basque errege.
suffixe. Elément invariable qui entre dans la composition d'un mot et se place après le radical pour en modifier le sens.
tautologie. Synonyme de " pléonasme ". Action de dire deux fois la même chose. Phénomène fréquent en toponymie lorsque le terme d'origine n'est plus compris : Montcucq (Lot) est ainsi composé du latin montem associé à un oronyme pré-indo-européen *cuc, de même sens.
toponyme. Nom de lieu ; en dessous de l'échelle de la commune, il devient " microtoponyme " ou " lieu-dit ".
vocalisation . Une consonne se vocalise quand elle se transforme en voyelle. C'est notamment le cas du l final qui, en gascon, se transforme en u pour former une diphtongue : le latin pilum, " poil " > peu, le latin podiolum, " petite hauteur ", qui donne le languedocien pujòl devient, en gascon pujòu.
Toponymie de la route de la transhumance
Cauterets (Caldarez v. 1060 ; cart. St-Savin) : < latin (villa ou vallis) caldarensis, « ville ou vallée où il y a des bains chauds ». Le latin caldaria, « étuve », donne cautèra en gascon. CAUTARÉS
Le Caillou : francisation du gascon calhau (< gaulois *caljavo), « caillou, rocher ». Signale un rocher particulier. LO CALHAU
Estaing : du gascon estanh (< latin stagnum), « étang ». ESTANH
Aucun (Aucun v. 1060 ; cart. St-Savin) : nom prélatin (basco-aquitain) composé de alge, « champ » et suffixe locatif (g)un, « lieu où il y a des champs ». AUCUN
Col de Couraduque : du gascon « montagnard » corada, « petit vallon », associé au suffixe diminutif féminin -uca ; « col des toutes petites vallées ». COL DE CORADUCA
Col de Spandelle : le déterminant représente le gascon pandèla, « filet et dispositif pour attraper les palombes » (syn. De palomèra). Mécoupure.
COL DE LAS PANDÈLAS
Igon (Ygon dans recensement de 1385) : d’une racine basque ihi, « jonc » et suffixe locatif -gun, « endroit où il y a des joncs ». IGON
Mirepeix (Mirapeis en 1131; cartulaire de Morlaàs) : du gascon mira peish, « regarde les poissons », sens logique pour un site surplombant le gave. MIRA PEISH
Angaïs (Angays en 1343 ; Hommages de Béarn) : peut-être composé de deux noms de baptême anciens : An(er) et Gaiz. ANGAIS
Artigueloutan (Artigueloptaa en 1385 ; Recensement) : du gascon artigalòta, « petite friche » ((< prélatin artica) + suffixe -anum. ARTIGALOTAN
Sendetz (Sendeds / Sendes au XIIe siècle ; cartulaire de Morlaàs) : d’un nom d’homme basco-aquitain Sende + suffixe basco-aquitain -tz, « domaine de Sende ». SENDÈTS
Morlaas (Morlaas / Villa Morlensis en 1080 ; cartulaire de Morlaàs) : obscur.
Barinque (Barinco en 1385 ; recensement) : d’un mot basco-aquitain barenc, « thalweg », « ravin ». BARINCO
Sévignacq - Thèze (Sevinhac en 1101 ; cartulaire de Lescar) : du nom d’homme latin Sabinius + suffixe -acum. Thèze (Tese au XIIe siècle) procède du latin tensam, « terre défendue », synonyme de vedat (< latin vetatum). TÈSA
Taron - Sadirac (Taroo en 1385 ; recensement) : d’un nom d’homme aquitano-romain Tarus + suffixe -one. TARON
Portet (de Portello en 1137) : du latin médiéval portellum, « lieu abrité ». PORTÈTH
Viella (Bilar en 1037 pour l’homonyme des HP) : du gascon vielar (< latin villa + suffixe -are), « dépendances d’une maison » puis « hameau ». VIELAR
Labarthète : au bord du Saget, affluent de l’Adour. Du gascon barta (mot prélatin) désignant les terres inondables des bords de l’Adour. LA BARTÈTA
Pont de Saint-Mont : PONT DE SENT MONT
Saint-Griède : faux saint ! Certainement une altération par mécoupure de sangrièda de sens inconnu. ???
Magnan : nom de personne Manhan (< latin Magnanus). MANHAN
Le Houga : du gascon heugar, « lieu où pousse la fougère ». LO HEUGAR
Mormès : obscur, faute de formes anciennes . MORMÉS
Laujuzan : petit bourg situé à 2 km au nord du hameau de Lau. Lau procède du gascon lau, « étendue de terre cultivée» (< latin laborem) et jusan (< latin deorsum + -anum) constitue une postposition indiquant le « bas » ou le « nord ». Lau jusan, « au nord de Lau ». LAU JUSAN
Toujouse : du gascon toja, « ajonc » (ulex europaeus) (mot aquitanique) + suffixe -osa (< latin -osa), « lieu où abonde cette plante ». TOJOSA
Castex : du gascon castèth (< latin castellum), « château, maison forte ». CASTÈTH
Mauléon (Malum Leonem au XIIIe s.) MAULEON
Lannemaignan : du gascon lana (< celtique landa), « lande » + nom de personne Manhan (< latin Magnanus). LANA MANHAN
Le Frêche : L’origine de ce nom est bien assurée ; il s’agit d’une forme demi-savante, comme pour le toponyme précédent, conservant le f étymologique (frèisho pour hrèisho). LO HRÈISHE
Barbotan :sur un radical prélatin borb-, « boue, bourbier », signale un endroit fangeux. Barbotan
Bougnères : forme collective du gascon bonha, « bosse » ; désigne, par métonymie, des accidents de terrain. Bonhèras
Jouanenx :du gascon Joan, « Jean » + suffixe -enc ; « propriété de Jean ». Joanenc
Castéron : forme diminutive dérivée du latin castellum, « château, maison forte ». Casteron
Tauzière (La) : forme collective du gascon tausin, « chêne tauzin » ; signale donc une chênaie. La Tausièra
Jeanpourqué : du gascon Joan pourquèr, « Jean le porcher ». Joan Porquèr
Saint-Justin ( St Iustin ; carte début xviie s.) : le nom Justin représente bien l’évolution normale du latin Justinu(m), nom du premier évêque de la Bigorre, mort avant 420, enterré à Saint-Justin (Gers). SENT JUSTIN
Vielle-Soubiran (Villa Superana v. 1325) : le sens de Vielle ne pose aucun problème ; c’est le gascon vièla < latin villa, « domaine foncier ». L’adjectif sobiran doit procéder d’une réduction de la diphtongue [] en [] d’un plus ancien sobeiran, très usuel et issu lui-même de *superianus (par croisement de superanus avec superior et superius). Il signifie «souverain, supérieur, principal » mais aussi « situé au dessus, en amont » et doit avoir ici un sens adverbial puisqu’il ne s’accorde pas avec le mot villa. « Le domaine d’en haut ». VIÈLA SOBIRAN
Losse (parrochia de Lossa en 1274 ; Recogniciones feodorum) : certainement d’origine hydronymique. L’hydronyme ossa / òssa (d’origine prélatine) est fréquent en Gascogne ; Losse est situé sur la Losse (La Ossa, Ossa, xive s.) à laquelle le bourg a sans doute emprunté le nom. Phénomène fréquent et reconnu pour les lieux de passage. LÒSSA
Maillas (Malhas / Malhans en 1274 ; Recogniciones feodorum) : nom de domaine gallo-romain reposant sur le cognomen Mallianus (on., Nar, 1) + suffixe locatif pluriel -is : Mallianis (propriété de Mallianus). La dénasalisation du suffixe dans la première forme médiévale et dans la prononciation moderne s’explique par un phénomène d’assimilation. MALHÀS
Captieux (Capsius en 1227 ; Capseubs en 1255) :du latin caput silvae, « limite de la forêt », d’après la forme de 1255. CAPSIUS
Giscos (par. de Grescos en 1274 ; de Gescos en 1274): du nom de personne gaulois Gesacus (GPN 451) + -os. GISCÒS
Lartigue (Lartiga en 1242) : du gascon artiga, « terre défrichée », d’origine préceltique, aquitaine. L’ARTIGA
Lerm-et-Musset (par. Sancte Marie de Heremo en 1274) : L’èrm est un lieu-dit fréquent, en Gascogne (< latin eremus), « lieu désert », mais l’origine de Musset est plus incertaine mais semble se rapprocher du lieu-dit Mus (c. Doazit), célèbre pour ses vestiges archéologiques (camp protohistorique du Mus). L’ÈRM E MUSSET
Cauvignac (de Calvinhiaco en 1289) : du nomen Calvinius (On., Ita 2, Beg 1, Nar 1) + suffixe -acum, « domaine de Calvinius ». CAUVINHAC
Aillas (Petrus d’Allano en 1172 ; cartulaire La Réole) : du cognomen Allius (On., Ita 2, His 6, Beg 1, Nar 1) ou du nomen Allius (On., Ita 22, His 28, Nar 18) et suffixe -anos *. Le t qui précède la sifflante dans la forme orale garde certaienment le souvenir du n étymologique. Le suffixe -anos (accusatif pluriel) alterne avec -anum dans les noms de lieux aquitains à finale moderne -an / -ans. ALHATS
Les noms des communes du canton
Arthez : bastide fondée en 1320 par un acte de paréage entre Jeanne d’Arthès, veuve de Gaston de Foix, et Arnaud d’Ognoas, seigneur d’un domaine voisin. Le toponyme est donc issu du nom de la fondatrice de cette ville nouvelle. ARTÉS d’ARMANHAC
Bordalat : dugascon bordalat, « hameau », qui est aussi occitan bòrda + double suffixe -al + -at. BORDALAT
Hontanx (Fontans en 1346) : Hontanx (hontans) est bien la forme gasconne de Fontans, nom de lieu traduisant la présence de sources.Ce nom est issuvraisemblablement d’une forme de locatif pluriel fontanis. HONTANS
Lacquy : LÁQUI
Le Frêche :L’origine de ce nom est bien assurée ; il s’agit d’une forme demi-savante, comme pour le toponyme précédent, conservant le f étymologique (frèisho pour hrèisho). LO HRÈISHE
Montégut (Montagute au xviie s.) : ce toponyme a pour origine le nom du fondateur de la bastide fondée à la fin du xiiie siècle par un contrat de paréage entre le représentant du roi d’Angleterre et Guilhelm de Montaigut. Donc il ne doit pas être considéré stricto sensu comme un oronyme. L’origine du patronyme est bien cependant le latin monte(m) acutu(m) qui a donné la forme pan-occitane mont agut.La forme actuelle représente une francisation partielle du gascon Montagut. MONTAGUT
Perquie (Perquie en 1714) : très probablement altération du gascon parquia, « cour de maison, de ferme, basse-cour » (dbgm, p. 730).L’appellation tardive s’explique par le fait que cette paroisse du Marsan s’est développée autour d’une abbaye bénédictine à laquelle l’évêque d’Aire donna des terres.PERQUIA
Pujau - Le Plan (Poio en 1638) : ce Pujo est l’homonyme d’une commune des Hautes-Pyrénées mentionnée sous la forme Puiolio en 1313 (dtchp, p. 321-322) qui est le continuateur d’un dérivé latin du type podiolu(m) fait à partir de podium. La commune landaise fut occupée à haute époque comme l’assurent à la fois le vocable Saint-Martin et les vestiges d’une grande villa gallo-romaine au lieu-dit Les Bignoulets et la découverte d’un important trésor monétaire comprenant quelque 12000 antoniniens (B. Boyrie-Fénié CA 40, p. 115-116).
La petite paroisse du Plan tire, au contraire, son nom de sa position basse sur les bords du Ludon. L’origine en est l’occitan plan, « surface plane ». Pujo est antique alors que Le Plan est une extension médiévale tardive, comme l’atteste la présence de l’article. PUJÒU – LO PLAN
Saint-Cricq (parrochia Sancti Quirici au xiiie s.) : Cyricum > Circ qui, par métathèse, passe à Cric. La graphie Cricq est fantaisiste comme bien des graphies imposées par l’administration qui, ignorante de l’étymologie, a inséré de façon tout à fait irrationnelle des lettres adventices.Forme partiellement francisée du gascon sent Cric. SENT CRIC – VILANAVA
Sainte-Foy :Le nom de la paroisse landaise rappelle bien celui de la sainte vénérée à Conques (Aveyron) où sont conservées ses reliques (Trésor de Sainte Foy), objet de dévotion pour les pélerins qui s’arrêtent à cette étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. La forme gasconne senta He conservée dans la prononciation actuelle a été remplacée par la forme française dans la graphie officielle. SENTA HE
Saint-Gein (Sanctum Genh au xiiie s.): la forme orale faisant état d’un n palatal en finale oblige à proposer au cognomen Genius. Saint-Gein est par ailleurs une bastide fondée en 1284 à proximité d’une motte, à la suite d’un contrat de paréage entre Sanche Loup de Lamensans, seigneur de Castandet, et le connétable de Bordeaux représentant le Roi d’Angleterre. Saint-Gein représente la forme francisée du gascon sent Genh. SENT GENH
Villeneuve (Villanova in Marciano en 1304) : sur l’emplacement d’une ancienne fondation gallo-romaine, une « ville neuve » aurait été fondée au xe siècle. Forme francisée du gascon vila nava. VILANAVA de MARSAN